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Mead Haskell Baldwin : frère, fils et soldat
2 mai , 2023
Par Jazmine Aldrich, traduit par Patricia Garvey
L’histoire est constituée de récits d’individus : leurs choix, leurs expériences et leurs relations. Ces histoires peuvent s’estomper avec le temps, jusqu’à ce que nous renouions avec les traces qu’elles ont laissées. Ils deviennent alors plus qu’un nom : ils sont quelqu’un qui a vécu – à une époque différente de la nôtre et dans des circonstances différentes – mais qui a néanmoins connu les hauts et les bas qui font une vie.
Cela m’amène à l’histoire de Mead Haskell Baldwin. Je ne pourrai jamais vous raconter sa vie dans ses moindres détails, mais je vais vous présenter quelques-unes de ses expériences de jeune homme, que j’ai apprises grâce aux documents laissés par lui et sa famille.
Mead Haskell Baldwin est né le 28 septembre 1891 à Baldwin’s Mills. Il est le deuxième fils de Willis Keith (W.K.) Baldwin, de Baldwin’s Mills, et de Lill Mead Ferrin Baldwin, de Holland, dans le Vermont. Mead est également le frère cadet d’Harold Ferrin Baldwin, alors âgé de cinq ans. Les deux seuls enfants de W.K. et de Lill, on a l’impression qu’Harold et Mead étaient frères de sang mais amis par choix.
Harold et Mead parcourent ensemble les provinces de l’Ouest canadien et les États-Unis lorsqu’ils sont jeunes adultes. Les frères travaillent comme arpenteurs dans l’ouest du Canada vers la fin de l’année 1910 et passent Noël de la même année à Los Angeles, en Californie, avant de revenir à Baldwin’s Mills en mai 1911. Lorsqu’ils sont à la maison, les jeunes hommes s’occupent des diverses entreprises familiales, notamment de la scierie, du magasin général et du bureau de poste, en l’absence de leur père.
En 1913, Mead quitte la maison et suit un cours de commerce à l’Eastman National Business College de Poughkeepsie, dans l’État de New York. Il travaille ensuite comme comptable à Minneapolis, dans le Minnesota, où il reste jusqu’en juillet 1917, date à laquelle il s’enrôle volontairement dans le corps expéditionnaire américain.
Pendant la Première Guerre mondiale, Mead a servi dans la Bakery Company No. 343, une unité d’approvisionnement du Quartermaster Corps de l’armée américaine. La formation de boulanger de Mead a été dispensée au Dunwoody Institute de Minneapolis, à partir du 1er août 1917. Il sert d’octobre 1917 à mars 1918 à Fort Riley, au Kansas. Après une brève période au Camp Merritt, dans le New Jersey, l’unité de Mead débarque sur les côtes françaises le 15 avril 1918 et reste outre-mer pendant les quatorze mois suivants. Mead est libéré à Des Moines, dans l’Iowa, le 19 juin 1919 ; il retourne ensuite à Minneapolis pour se réinsérer dans la société civile.
Dans une lettre déchirante adressée au Bureau des anciens combattants des États-Unis en 1926, W.K. rappelle que Mead « est arrivé chez lui [Baldwin’s Mills] en août 1919, l’esprit brisé. […]. L’enthousiasme de la jeunesse s’était transformé en morosité ou en mélancolie ». On n’en sait guère plus sur sa vie d’après-guerre à Baldwin’s Mills, jusqu’à ce qu’une tragédie frappe la famille deux ans plus tard. Le 17 février 1921, moins d’un mois après le mariage d’Harold avec Ruth Stevens May, la vie de Mead s’arrête brusquement après plusieurs semaines de souffrance, ce qui serait probablement diagnostiqué comme un trouble de stress post-traumatique en termes d’aujourd’hui.
La famille Baldwin est sous le choc : W.K. Baldwin, alors député de Stanstead, revient d’Ottawa à Baldwin’s Mills. Dans le mois qui suit la mort de Mead, il offre de financer le tiers des coûts associés à la construction de routes permanentes de Baldwin’s Mills à Coaticook et à Stanstead, ainsi que leur entretien pendant une décennie – tout cela à la mémoire de son défunt fils.
La communauté pleure la perte de Mead, rappelant dans le Sherbrooke Daily Record sa » stérile virilité et ses dignes qualités « . Les lettres de sympathie affluent de près et de loin. L’ancienne fiancée de Mead, Helen Wilma Kielgas de Duluth, au Minnesota, se souvient de lui à Lill comme « le plus gentil et le plus généreux des hommes, celui qui ne blessait personne intentionnellement, celui qui était un véritable ami, qui idolâtrait et aimait sa mère ».
La mort de Mead a marqué ses proches et sa communauté ; bien que son histoire soit difficile à raconter, elle témoigne de l’importance de l’engagement de l’Union européenne en faveur de la paix et de la sécurité.
Crédit photo: : P173 Elvyn M. Baldwin family fonds
Harold Ferrin Baldwin et Mead Haskell Baldwin à Noël 1896, prise à Claremont, New Hampshire.
Crédit photo: : P173 Elvyn M. Baldwin family fonds
Mead Haskell Baldwin et Helen Wilma Kielgas se baignant dans le lac Minnetonka, au Minnesota, en août 1917.